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JACOB
La dynastie des JACOB
Une des plus célèbres familles d’ébénistes qui réussirent à maintenir au premier rang la réputation de leur entreprise. Les trois générations qui se succédèrent étaient celles de Georges Jacob, de ses deux fils, Georges II et François-Honoré-Georges, et de son petit fils Georges-Alphonse.
Georges JACOB (1739-1814)
Il arrive à Paris à seize ans pour y faire un apprentissage chez Jean-Baptiste Lerouge, maître menuisier. Il travaillait avec Delanois avec lequel il resta très lié. Il obtint sa maîtrise le 4 septembre 1765 et s’établit sans prendre la succession d’un autre maître. En 1767, il épousa Jeanne-Germaine Loyer, s’installèrent rue de Cléry puis, en 1775 rue Meslée. Ils eurent cinq enfants dont deux devinrent ébénistes et secondèrent brillamment leur père à partir du 13 août 1796.
Dès 1773, il travaille pour le Garde Meuble de la Couronne, cette collaboration ne sera interrompue que par la Révolution. Sa clientèle est des plus brillantes avec en tête la Reine Marie Antoinette, le Roi et la famille royale, en particulier le comte de Provence, futur Louis XVIII, le comte d’Artois, futur Charles X, le prince de Condé, le duc de Penthièvre et les cours étrangères. A l’occasion de certaines commandes, il réalise de véritables chefs d’œuvre de menuiserie, le mobilier à l’étrusque en acajou sculpté livré en 1788 pour la laiterie de Rambouillet en est un exemple remarquable. Son talent s’exprime pleinement dans ses créations Louis XVI. On lui attribue de nombreuses évolutions : -le pied Jacob, par ce terme il faut comprendre des pieds en console. -l’emploi de l’acajou en menuiserie. -les dossiers ajourés. -les pieds en carquois que l’on retrouve sur de nombreuses commande de la reine Marie Antoinette. -l’assise en fer à cheval. -le siège curule inspiré des sièges de l’Antiquité Romaine.
Georges Jacob passe la période révolutionnaire sans être inquiété grâce à son amitié avec le peintre David, et en 1796 ses deux fils, Georges fils et François-Honoré lui succèdent.
Ils créent l’entreprise Jacob Frères Rue Meslée et fabriquent meubles et sièges de style directoire et consulat. La renommée de leur père leur permet d’avoir dès leurs débuts une importante clientèle dont : -le général Bonaparte. -Joséphine pour le château de Malmaison. -le Garde Meuble national, notamment pour le palais des Tuileries. -Madame Récamier.
Leur production de style directoire et consulat se caractérise par : -l’emploi quasi exclusif de l’acajou. -des incrustations d’ébène, de citronnier et d’étain. -des dossiers à crosse dont la courbe est très prononcée. -des dossiers à bandeau. -des pieds postérieurs sabres. -des animaux fantastiques et des bustes d’égyptienne sculptés de grande qualité.
A la mort de Georges fils, en 1813, François-Honoré s’associe avec son père Georges Jacob et change la raison sociale de l’entreprise pour Jacob Desmalter.
Georges II JACOB (1768-1803)
Il s’occupait uniquement de l’administration de cette vaste entreprise. Il fut associé avec son frère de 1796 à sa mort sous l’enseigne « Jacob Frères ». Leur père n’a jamais cessé d’aider et de conseiller ses fils. Il mourut le 23 octobre 1803.
François-Honoré-Georges JACOB dit JACOB-DESMALTER (1770-1841)
Il épouse le 21 avril 1798 Adélaïde-Anne Lignereux, fille du célèbre bronzier ébéniste Lignereux. Leur situation était prospère. Ils eurent cinq enfants dont l’aîné Alphonse-Georges, devint l’élève et le successeur de son père. Il ajouta Desmalter à son nom en souvenir d’une terre familiale. En 1796, Georges Jacob lui laissa son entreprise. Il s’associa avec son frère Georges II, jusqu’à la mort de celui-ci,sous la raison sociale « Jacob Frères ». La faveur dont les Jacob jouissaient auprès de Bonaparte leur permit de donner une nouvelle extension à leur affaire, ce qui les plaça au premier rang des fabricants. Mais le blocus continental décrété en 1806 par Napoléon entraîna le marasme des affaires, empêchant les entreprises d’exporter. De plus, le garde-meuble, dont ils étaient le principal fournisseur, réglait les soumissions avec un énorme retard et les guerres perpétuelles causèrent, en 1813, la faillite de la maison Jacob. Pour rembourser ses créanciers, Georges Jacob divorça et donna l’entreprise à sa femme. En 1819 un incendie ravagea ses ateliers. En 1822, il prit un associé, François Bouvattier, marchand de bois, sous la raison sociale « Jacob-Desmalter et Cie ». En 1824, il put rembourser sa femme et vendre à son fils son fonds de commerce. La clientèle de Jacob Desmalter est particulièrement importante et en 1808 l’entreprise compte 332 ouvriers pour satisfaire toutes les commandes. Parmi ses commanditaires, il faut mentionner : -le Garde Meuble impérial. -l’impératrice Joséphine au château de Malmaison. -les membres de la famille Bonaparte. -les dignitaires de l’Empire. -le Garde Meuble royal après 1814 et le retour de Louis XVIII sur le trône. -la duchesse de Berry. Conseillé par le peintre David et par les ornemanistes Percier et Fontaine, il s'inspire de l'Antiquité gréco-romaine et crée de nombreux modèles de meubles et de sièges de style Empire puis Restauration. Georges-Alphonse JACOB-DESMALTER (1799-1870)
Il fit d’abord de la décoration chez son père, puis devint l’élève de Percier avant de revenir dans l’atelier paternel et d’en prendre la direction le 1er janvier 1825. Il avait créé en mai 1824 une société avec Emile Hermart, sous l’enseigne « A. Jacob Fils et Cie », pour la fabrication et le commerce de meubles et bronzes, ainsi que les travaux de menuiserie. Cette société fut dissoute le 1er décembre de cette même année. Ses ateliers étaient situés rue Bondy puis rue des Vinaigriers. Il composa des meubles harmonieux et fournit de nombreux meubles pour les châteaux royaux. Il était considéré comme un des fabricants les plus anciens et considérables de la place de Paris. Il réalise des fauteuils à crosse en acajou ou en loupe de frêne, des chaises à dossier ajouré, des sièges gondoles à dossier plein incrusté, à pieds galbés terminés en volutes. Georges Alphonse mettra un terme à son activité d'ébéniste en 1847 et se consacrera à l'architecture. Il réussit à obtenir par Mme Adélaïde, sœur de Louis-Philippe, l’aménagement d’un navire. Il décora aussi pour les jeunes princes leurs suites des Tuileries. Il attendit le décès de sa mère pour vendre l’entreprise familiale à Jeanselme en 1847.
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