Initialement associé à la notion de transmission de l'image aux générations futures, le portrait joue un rôle social important tout au long de l'histoire française et européenne.
Il permet d'assoir la position sociale d'un personnage. C'est aussi un outil de propagande: les souverains envoyaient leurs portraits dans les provinces et régions, ce qui permettait d'affirmer leur omniprésence.
Il compense aussi l'absence et l'éloignement; en effet lors de fiançailles, les futurs époux faisaient souvent connaissance par l'intermédiaire d'un portrait. Enfin c'est un souvenir pour la famille qui le transmettra aux générations futures.
Louis XIV par Hyacynthe Rigaud, 1702
Par définition, un portrait est une œuvre picturale, sculpturale, photographique… à visée descriptive, représentant une personne ou une chose réelle ou fictive, d'un point de vue physique ou psychologique.
En france, le portrait va ainsi évoluer au cours des XVIIème et XVIIIème siècles.
Le portrait au XVIIe s. incarne les rapports de l’individu avec l’ État : portrait de cour dans les monarchies de France, d’Angleterre et d’Espagne, portrait bourgeois et collectif en Hollande…
En France, le portrait sévère de la première moitié du XVIIe s. fait place à un style plus opulent. Au début du XVIIe s., il faut reconstruire la nation après les dommages des guerres de Religion…
Au milieu du XVIIe s, le portrait va revêtir un aspect plus officiel avec les effigies d’apparat des grands dignitaires du régime. Dans la seconde moitié du XVIIe s., les perruques, draperies et fastes de Versailles se reflètent dans les portraits de Mignard, peintre de la femme et de l’accessoire, de Rigaud, peinte de la réalité « posée », et de Largillière, plus sensible au mouvement. A côté de ce style pompeux, la province baroque trouve ses interprètes.
Marie Adélaide en Diane Chasseresse par Jean Marc Nattier, 1745
La Fin du règne de Louis XIV est marqué par des grands portraitistes tels François de Troy, Nicolas de Largilière et Hyacinthe Rigaud.
La transition vers le XVIIIe s. est annoncée par un goût croissant pour le mouvement et les couleurs gaies. L'art du portrait va changer au cours du siècle des lumières. La légèreté, l'élégance et la fantaisie apparaitront: Les portraits mythologiques de Mesdames de France par Jean Nattier en offrent de brillants exemples.
De plus en plus l'utilisation d'un fond neutre donne une atmosphère plus détendue et plus intime. La forme ovale est largement utilisée. On pénètre dans l'intimité des appartements, ainsi en est-il de certains portraits de Madame de Pompadour.
Madame de Pompadour, Pastel par Maurice Quentin de la Tour, 1755
L'analyse psychologique est de plus en plus recherchée et travaillée. Ainsi l'artiste se concentre sur le visage, les expressions, le regard et le sourire. Les grands pastellistes, tels Maurice Quentin de la Tour et Jean-Baptsite Perronneau utilisent les symboles, livres, compas, plume encrier pour décrire les origines et les activités du portraituré.
Dans la seconde moitié du XVIIIeme, le portait de genre se développe grâce à des artistes comme chardin et Greuze. L'époque marquée par les idées de jean jacques Rousseau, voit naitre un courant sentimental qui s'épanouit avec les portraits empreints de douceur et de féminité que compose Elisabeth Vigée Lebrun.
Madame Vigée Le Brun, autoportrait avec sa fille, 1786